Après l’émergence de la voiture électrique sur le marché des conducteurs particuliers, l’industrie automobile a trouvé son nouveau cheval de bataille : la voiture autonome.
Si le sujet est mis en avant depuis quelques années déjà, les constructeurs semblent peiner à concrétiser leurs projets. Concrètement, où en sommes-nous vis-à-vis du développement de la voiture autonome ?
Captain-Drive.com vous en dit plus sur les initiatives actuellement en cours dans le domaine de la voiture autonome.
Qu’est-ce qu’une voiture autonome ?
Une voiture dite autonome est un véhicule doté d’un système de pilotage automatique, lui permettant de rouler dans des conditions de circulation réelle, sans avoir recours à l’intervention d’un conducteur humain.
Pour arriver à un tel résultat, la voiture doit être équipée de multiples capteurs, radars et caméras, qui servent à modéliser en 3D l’environnement dans lequel elle doit évoluer. La haute technologie identifie également les éléments qui composent cet environnement, à l’image du marquage au sol, de la signalisation, des bâtiments, des autres véhicules ou encore des piétons. Grâce à toutes ces informations collectées, la voiture autonome peut circuler en respectant le code de la route et en évitant les différents obstacles qui se présentent.
Les commandes du véhicule sont contrôlées par un programme d’intelligence artificielle. Ce dernier décide des manœuvres à effectuer en agissant directement sur les servocommandes principales : direction, pédales, ou encore clignotants.
Des initiatives mises en place…
Annoncée sur le marché de l’automobile depuis quelques années, la voiture autonome se fait toujours attendre. Malgré tout, des initiatives continuent à voir le jour dans le monde entier.
A Phoenix, les taxis deviennent autonomes
Dans l’Arizona (États-Unis), la filiale d’Alphabet, maison-mère de Google, teste depuis 2017 son service de voitures autonomes sans chauffeur.
Avec des véhicules à la pointe de la technologie, le patron de la filiale, John Krafcik, affirme que dans un futur proche, 100 % des courses commandées sur leur application de taxi Waymo se feront sans chauffeur.
Si, dans un premier temps, les trajets seront limités à un périmètre de 12 ha dans Phoenix, l’expérimentation pourrait peu à peu être généralisée. Effectivement, aux États-Unis, cinq Etats ont déjà autorisé la circulation de véhicules autonomes sur routes ouvertes : la Californie, le District de Columbia, la Floride, le Michigan et le Nevada.
A Rouen, des véhicules autonomes déployés dès 2021
En 2017, la ville de Rouen a lancé le projet « Rouen Normandy Autonomous Lab », qui consiste à mettre en place un service de transport à la demande, opéré par des véhicules électriques autonomes.
Quatre Renault Zoé électriques et une navette autonome ont eu pour objectif de sillonner le site du Madrillet de Saint-Etienne-du-Rouvray, tout en respectant les aléas relatifs aux conditions réelles de circulation de la ville.
Grâce aux objectifs atteints durant ces trois dernières années, le président de la Métropole, Frédéric Sanchez, voit plus loin : faire de Rouen la capitale française, voire européenne, du véhicule autonome. Dès 2021, le projet se développera dans le centre-ville, où de nouveaux véhicules viendront compléter la phase de tests en circulant dans des conditions bien plus denses et avec des passagers.
A Stuttgart, la voiture autonome incarne déjà la voiture de demain
En Allemagne, la voiture autonome est déjà prête. A la tête d’une voiture autonome de niveau 4, le constructeur automobile Daimler, basé à Stuttgart, propose l’ESF 2019 (Experimental Safety Vehicle).
Son objectif est clair : Incarner dès aujourd’hui la voiture de 2024. Cela se traduit par un design pensé pour le pilotage automatique, avec les manœuvres du véhicule qui s’enfoncent dans l’habitacle. Ainsi, le conducteur devient passager et gagne en confort, mais aussi en sécurité. En cas d’accident, le tableau de bord est équipé d’un large airbag.
…compromises par des facteurs socio-technologiques
Si les initiatives et phases d’expérimentation se multiplient à travers le monde, le marché de la voiture autonome se retrouve toujours confronté à des problématiques de taille : la légalité de la collecte de données, ainsi que la fiabilité des systèmes de types 4 et 5, entraînant possiblement des risques pour les passagers des véhicules, mais aussi les autres usagers de la voie publique.
La question de la légalité de la collecte de données
A l’heure de la généralisation du RGPD, trouver un terrain d’entente entre innovation technologique et protection des données personnelles représente un enjeu majeur pour le secteur de l’automobile.
Pour pouvoir fonctionner correctement, les véhicules autonomes doivent traiter de multiples informations, dont certaines relèvent du domaine privé, comme la géolocalisation ou le traçage des habitudes de vie des utilisateurs.
Si ce traitement de données était partiellement mis en place dans les véhicules, notamment depuis l’apparition des capteurs de freinage, les voitures autonomes supposent que ces données soient désormais communiquées vers des partenaires extérieurs au véhicule. De ce fait, la sécurité et la protection de la vie privée des usagers peuvent être mises en danger. Tant que ces points ne seront pas officiellement réglés, la mise sur le marché de véhicules autonomes ne pourra pas être validée.
Le doute sur la fiabilité des systèmes de types 4 et 5
L’autonomie d’un véhicule se définit selon cinq niveaux :
- Niveau 1 : Régulateur de vitesse adaptatif et assistance au maintien dans la voie
- Niveau 2 : Système de dépassement automatisé et aide au stationnement
- Niveau 3 : Rouler sur autoroute sans avoir à conduire
- Niveau 4 : Pas d’intervention du conducteur, sauf conditions exceptionnelles
- Niveau 5 : Conduite autonome, sans intervention d’un conducteur
Si les deux premiers niveaux sont présents sur les routes françaises, les niveaux 3 et 4 devraient faire leur apparition dès 2022, d’après Emmanuel Macron.
L’objectif reste, à l’échelle mondiale, de développer une voiture autonome de type 5 fiable. Statistiquement, la voiture autonome est plus sûre qu’une voiture commandée par un conducteur. Cela s’explique par le fait que 97 % des accidents de la route sont dus à des erreurs humaines.
Néanmoins, les accidents mortels, survenus en 2019, impliquant des véhicules autonomes ont provoqué de vives réactions de la part de l’opinion publique. Ainsi, les attentes en termes de sécurité sont renforcées, rendant plus difficile la démocratisation de ce type de véhicule sur le marché de l’automobile.